Une hémorragie cérébrale : les causes et les conséquences
Annuellement, près de 40000 personnes subissent un accident vasculaire cérébral (AVC), également appelé apoplexie. Dans 20 % des cas, il s’agit d’une hémorragie cérébrale. Une hémorragie cérébrale, ou AVC hémorragique, est le résultat de la rupture d’un vaisseau sanguin dans le cerveau. Le sang circule alors dans ou autour du tissu cérébral. Il existe divers types d’hémorragies cérébrales, chaque type comportant ses propres causes et conséquences.
Qu’est-ce qu’une hémorragie cérébrale ?
Tout comme un infarctus, un accident ischémique transitoire (AIT), l’hémorragie cérébrale tombe sous le terme générique d’accident vasculaire cérébral (AVC) : un accident dans les vaisseaux du cerveau. Cette pathologie est également dénommée apoplexie. En cas d’apoplexie, une partie du cerveau ne reçoit plus suffisamment d’oxygène. Bien que ces différentes affections se retrouvent toutes sous le même nom générique, elles comportent de grandes différences sous-jacentes. En cas d’infarctus cérébral et d’AIT, la cause est due à une artère, ou à un vaisseau bouché par un caillot. Une hémorragie cérébrale est causée par une rupture d’anévrisme. Le sang circule alors dans ou autour du tissu cérébral. Cela fait pression sur la matière grise. De plus, les cellules du cerveau ne sont plus irriguées de sang dans la zone affectée. Si ceci dure trop longtemps, cette partie du cerveau peut mourir.
Comment survient une hémorragie cérébrale ?
Une hémorragie dans le cerveau peut apparaître à différents endroits, et avoir plusieurs causes. Selon la cause, on peut faire la distinction entre différents types d’hémorragies : hémorragie intra-cérébrale (HIC) ; hémorragie sous-arachnoïdienne (HSA) ; hémorragie cérébrale de causes externes.
Hémorragie intra-cérébrale
Une hémorragie intra-cérébrale (HIC) est une hémorragie à l’intérieur du tissu cérébral. Ceci peut être causé par une tension artérielle élevée, une malformation artérielle ou une tumeur au cerveau. Il existe diverses affections, surtout à un jeune âge, qui peuvent provoquer une HIC. Par exemple : une malformation vasculaire, une pression trop élevée dans une artère, ou un dommage à un vaisseau sanguin. Par an, environ 24,6 personnes sur 100000 souffrent d’une HIC.
Hémorragie sous-arachnoïdienne
Une hémorragie sous-arachnoïdienne (HSA) est un saignement dans l’espace entre le cerveau et le crâne. Ce type d’hémorragie est généralement causé par une rupture d’anévrisme. Un anévrisme est une dilatation ou un renflement d’une artère. A cause du renflement, la paroi de l’artère peut s’affaiblir et au final, se rompre, causant ainsi une hémorragie cérébrale. Un anévrisme dans le cerveau peut venir d’une hypertension artérielle, du tabagisme, d’une consommation d’alcool trop importante ou d’une bactérie. La zone fragilisée peut également être congénitale. Une petite part des personnes ayant eu une rupture d’anévrisme en ont souvent une deuxième.
Hémorragie cérébrale de causes externes
Une hémorragie cérébrale dont la cause est externe peut être due à une agression, un coup sur la tête, une chute ou un accident. En effet, dans ces cas-là, les artères peuvent se rompre, causant ainsi une hémorragie. Dans ce type de saignements, l’on peut distinguer l’hématome sous-dural et épidural (ou extradural). Avec un hématome sous-dural, l’épanchement sanguin se trouve sous les méninges. Il se situe entre l’enveloppe de l’arachnoïde et la dure-mère. Avec un hématome épidural, l’épanchement sanguin se trouve par-dessus les méninges. Il se trouve entre la dure-mère et un os du crâne. Ce type d’épanchement s’associe souvent à une fracture dans le crâne.
Une hémorragie cérébrale : quelle est sa cause ?
Une hémorragie cérébrale peut avoir différentes causes. La plupart des personnes qui ont un AVC ont plus de 65 ans. L’âge est donc un facteur important quant à la cause d’une hémorragie dans le cerveau. D’après une étude menée parmi les habitants de Copenhague, il semblerait que le stress soit également une des causes de l’hémorragie cérébrale. Les gens ayant mentionné qu’ils étaient très stressés, avaient donc deux fois plus de chances d’avoir un AVC.
Quelques causes d’une hémorragie cérébrale :
- le tabagisme ;
- le diabète ;
- l’hypertension artérielle ;
- l’hypercholestérolémie ;
- l’anévrisme ;
- la malformation d’un vaisseau sanguin (congénitale).
Les signes d’une hémorragie cérébrale
Les symptômes d’une hémorragie cérébrale dépendent de la partie du cerveau où elle a lieu, et de sa dimension. Les symptômes les plus courants sont une bouche qui part en biais, un discours peu cohérent, et une perte de force dans le bras, selon la Stroke foundation. D’autres symptômes qui peuvent se présenter peuvent être des maux de tête importants, des problèmes d’équilibre, une vision qui double ou qui diminue dans un œil. Des convulsions ou une paralysie de la moitié du corps peuvent aussi être la conséquence directe d’une hémorragie cérébrale. Les symptômes sont similaires à ceux d’un AIT et d’un infarctus cérébral. Il n’est donc pas toujours évident de savoir s’il s’agit d’une hémorragie. C’est la raison pour laquelle il est toujours conseillé, même en cas de doute, d’appeler le 112.
Quelles sont les conséquences d’une hémorragie cérébrale ?
Une hémorragie cérébrale peut avoir des effets permanents pour le cerveau. Nous parlons pas ici des lésions cérébrales non-congénitales (LCNC). Les LCNC sont des dommages au cerveau survenus au cours de la vie. Une hémorragie cérébrale peut avoir des conséquences tant visibles qu’invisibles. L’on peut distinguer ici les séquelles motrices, cognitives et même affectant le comportement et les émotions. Ce qu’elles sont et de quelle gravité elles sont, dépend des causes, de l’endroit et de la taille de l’hématome. Lorsque ce dernier est peu important, il y a moins d’effets conséquents qu’en cas d’hématome grave ou massif. L’âge joue également un rôle dans l’ampleur des séquelles immédiates et celles à plus long terme. Par conséquent, les plus jeunes récupèrent souvent plus rapidement et ont moins de séquelles.
Séquelles motrices
Une conséquence fréquente est la paralysie d’un seul côté du corps. Ce latéral a moins de force ou de sensibilité que l’autre. Une autre séquelle courante suite à une hémorragie cérébrale est la fatigue, des problèmes de vue, une coordination altérée ou des troubles de la concentration. En cas de troubles de la concentration, le cerveau ne traite pas correctement ce que voit, entend ou sent le corps d’un seul côté. Ceci peut être extériorisé de plusieurs manières. Par exemple, une personne peut n’enfiler qu’une seule chaussette, ou constamment se cogner contre des obstacles du même côté.
Séquelles cognitives
Les conséquences cognitives sont de bons exemples de séquelles invisibles suite à une hémorragie cérébrale. Il peut s’agir de difficultés à s’exprimer ou comprendre des conversations. La réflexion logique et la mémorisation de choses peut devenir plus compliquée suite à la lésion cérébrale. Il peut également arriver que la personne ne se souvienne plus dans quel ordre il faut faire les choses. Nous appelons ce phénomène l’apraxie.
Séquelles affectant les émotions et le comportement
Enfin, une hémorragie cérébrale peut avoir des conséquences sur le comportement et les émotions. Il peut effectivement devenir plus difficile d’appréhender les stimuli, de supporter les changements, et le comportement peut s’en voir modifié. Il est également possible de se sentir dépressif suite à l’accident. Souvent, ceci est dû à tous les changements subis, et aux limitations auxquelles la personne se trouve confrontée.
Traitement d’une hémorragie cérébrale
En cas d’apoplexie, il est important d’agir immédiatement. Cela permet de limiter les risques de lésions, et d’augmenter les chances de survie. Il faut donc impérativement appeler le 112 dès qu’une personne semble subir une apoplexie, même en cas de doute. En fonction des pertes cognitives et du scan ou IRM de la tête, un médecin peut déterminer de quelle apoplexie il s’agit. Pour commencer à traiter une hémorragie cérébrale, il est bien sûr important de connaître la cause et l’endroit de l’hématome. Un épanchement sanguin dans le tissu cérébral (HIC) est généralement non traitable. Il est cependant important de stopper l’hémorragie avec des fluidifiants sanguins, et avec des médicaments antihypertenseurs, en cas d’hypertension.
Si l’hématome se trouve entre le cerveau et le crâne, un traitement est souvent possible. Un anévrisme doit être soigné au plus vite dans un hôpital spécialisé. Les traitements les plus essentiels en cas d’anévrisme sont le coil (l’embolisation) et le clip (le clippage du collet). Avec le coil, l’on insère une sonde de platine fine dans une grosse artère pour la faire cheminer jusqu’à l’anévrisme. Avec le clip, l’on place une petite pince au niveau du col de l’anévrisme, via une opération chirurgicale. L’on préfère toujours faire le coil plutôt que le clip, parce qu’il n’y a pas de nécessité d’ouvrir la boîte crânienne. Lorsqu’aucun des traitements n’est possible, l’on peut opter pour le drainage de l’humidité du cerveau. Ceci s’appelle le drainage des liquides et permet de réduire la pression dans le cerveau.
Pronostic en cas d’hémorragie cérébrale
Une hémorragie cérébrale peut avoir des conséquences soit physiques, soit psychiques. Après une HIC, au final, un peu moins de 10 % peut encore fonctionner de façon autonome. De tous les patients qui survivent à l’accident suite à une prise en charge en hôpital, près de 50 % rentrent chez eux. Les autres 50 % vont, après hospitalisation, en maison de repos et de soins ou dans un centre de rééducation. Ceci dépend surtout de l’âge à laquelle survient l’hémorragie. En effet, les femmes souffrent d’hémorragies cérébrales souvent plus tardivement que les hommes, les obligeant souvent à ne pas pouvoir rentrer chez elles. Le pronostic en cas d’hémorragie cérébrale dépend donc surtout de l’endroit où l’hématome se produit, la vitesse à laquelle l’on intervient et la possibilité d’un traitement, ainsi que l’âge de la personne.
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